[…]
Je ne pouvais pas détacher mes yeux de ces boules lumineuses. Elles étaient si belles…
Le temps sembla s’arrêter, les soldats affolés couraient, ne sachant quoi faire… Cette attaque était si soudaine…
L’école vous dit de grandes choses sur la guerre, les techniques de pilotages, les points faibles. J’étais très bon technicien, j’aurais pu réparer n’importe quoi… Mais rien ni personne ne m’avait préparé à la peur, la peur qui vous prend aux entrailles, vous clouant sur place…
Les projectiles étaient sur nous, je ne mettais pas préparé à un tel choc. Je fus propulsé contre une caisse, ce qui me sauva peut être la vie, et celle des occupants du vaisseau. Le contact du métal froid sembla me réveiller, regardant autour de moi je vis qu’au moment des explosions, plusieurs caisses suspendues au toit un peu plus tôt s’étaient détachés, écrasant un soldat. Une femme se tenait à côté de lui, elle pleurait… Peut être était il sont mari…
Je me levait péniblement sur mes jambes et me mit à courir en direction du poste radar.
Je me retournait une dernière fois en direction de la cloche et vis que les lumières s’étaient multipliées, ils étaient maintenant plus d’un dizaine et foncés droit sur nous.
Je ne me savais pas capable de courir aussi vite, traversant des couloirs où s’afférait les techniciens et autres meccanos, je comprît vite que les dégâts devaient être assez important.
Tentant en vain d’esquiver les soldats dans les couloirs étroits, je me retrouvais vite perclus de douleurs a causes des armures qu’ils portaient. N’ayant pas ressentit d’explosion je conclus, en priant un peu, que les boucliers avaient du êtres enclenchés.
Le poste de radar était devant moi, j’allais en attraper la poignée de la porte lorsqu’une main puissante me tirât en arrière, me forçant à me retourner. C’était le commandant, secondé par une dizaine de soldats, sa garde personnelle je suppose.
Il me parlât d’une voix calme, qui diminua un peu ma peur.
-« Capitaine, vous allez prendre la tête de l’équipe de chasseurs lourd. »M’annonçât-il.
-« Qu’est ce qui nous attaque ? Je devais avoir l’air d’un fou car il répliqua très doucement :
-« Capitaine calmez vous. C’est la première attaque que vous subissez, cette réaction est normale. La peur n’est qu’une émotion dont vous devez vous débarrasser, il faut vous ressaisir. Vous m’avez compris ? Je vous ai choisit car vous étiez le plus prometteur de l’école, et je ne me trompe que très rarement… Nous sommes attaqué par un destructeur. »
Le sol faillit se dérober sous mes pieds. Je n’avais jamais eu une telle peur de mourir.
-« Je… Je ne peut pas commandant, bredouillais-je, on… Il n’y a rien à faire ! »
-« L’espoir fait vivre capitaine, et ici, si vous avez confiance en moi, vous allez peut-être nous sauver. »
-« Oui, bien sûr que j’ai confiance mais… »
-« Il n’y a pas de mais ! C’est un ordre soldat ! »
Ces dernières paroles me donnèrent assez de courage pour foncer à toute vitesse en direction des hangars.
Mon entrée fut saluée par des centaines de pilotes. Tous alignés dans un ordre parfait, ils portèrent une main à leur front, le salut des condamnés. Malgré le danger imminent, ces hommes n’oubliaient pas le devoir, leurs obligations, ils savaient tous que désobéir signifierait un homme de moins, un pilote de moins, un espoir en moins…
Ils étaient magnifiques, dans leurs uniformes noir et rouge, alignés comme ils étaient on les aurait crus imbattables. Ceci me redonna un peu de foi.
-« Pilotes, frères, soldat des LfH, vous êtes sans doute au courant du danger qui nous menace, pour ceux qui ne le sauraient pas, un destructeur nous a pris pour cible. »
Des murmures emplirent la salle, qui disparurent aussi vite qu’ils étaient apparus.
-« Oui, nous sommes en danger. Certains d’entre-vous pense peut-être que cela ne sers à rien, que l’on pourrait tranquillement rester ici à attendre la mort, où bien tenter de s’échapper par les vaisseaux de survie, qui sont destinés aux civiles de ce vaisseau. Oui, vous avez peur. Et oui, nous mourrons sans doute au cour de l’opération. Mais nous aurons essayé.
Combien d’entre vous ont de la famille ici ? Plusieurs main se levèrent, vous pouvez si vous le souhaitez aller les rejoindre, mais vous nous aurez privé a nous ainsi qu’à votre famille d’un espoir de plus. Sur ce, je vais rejoindre mon appareil. Que ceux qui veulent mourir en héros me suivent. »
Je descendis des escaliers sous le regard des pilotes, et traversât leur rang.
Je vis des visages déterminés, des visages désespérés, je lus la peur dans des dizaines de regards, et je vis un cour sourire sur le visage du commandant, qui se tenait dans une salle vitrée au dessus du hangar.
Je rejoignit mon appareil et me mit à ses commandes.
Lorsque je fus dans mon chasseur, les pilotes rompirent rapidement les rangs, et se précipitèrent vers leur appareil respectif. L’espoir n’était plus une étincelle, mais un immense brasier qui chassait l’ombre de la peur. Aucun n’avait fui…
Des centaines de moteurs grondèrent en chœur.
Encore fier des paroles si sincères que je venais de prononcer, je fis décoller mon appareil. Spécialement conçus pour moi a la demande du commandant, le vaisseau disposait des dernières technologie d’arme et de protections et ne souffrait pas des restrictions de carburant puisque alimenté par une batterie nucléaire. Ma main courait presque instinctivement sur les instruments de bord et le vaisseau pris son envol avec une grâce féline.
Je vis derrière moi une nuée de chasseur qui sortait du hangar. Ma joie de piloter n’avait pas été altérée par le danger ou la peur. Souriant comme un enfant je fis faire plusieurs figures acrobatiques à mon appareil, qui les réussit toute avec une aisance déconcertante.
Les chasseurs s’étant tous extirpés du hangar, je me mis à leur tête et, décidé, je fonçais droit sur le destructeur qui nous faisait face…