Les Souliers de Lady Fae
J’enfilais une veste épaisse pour contrer le froid qui régnait dans la serre du vaisseau de colonisation. Le cycle des saisons était remarquablement recréé, mais je me demandais souvent si l’on ne pouvait pas supprimer certaines saisons…
Je traversais la serre pour me rendre au point de rendez-vous décidé avec mon amie.
Je m’assit sur un banc et admirais la voûte céleste. On pouvait encore apercevoir au loin la planète mère de notre empereur.
Je regardais distraitement une plante qui s’enroulait à l’un des pieds du banc lorsque j’entendis un air qui m’était connu, sans pouvoir vraiment me souvenir de sa provenance.
Tournant la tête vers la vieille dame a ma gauche je fouillait dans ma mémoire, en vain.
Ne semblant pas remarquer ma présence, elle se mit tout doucement a chanter, d’une voix belle et douce :
Soufflent les vents, tonne l'orage
Pleurent les enfants dans leur lit sans bouger
Nul ne sait jamais les consoler
Sans raconter l'histoire de Lady Fae
Soufflent les vents, tonne l'orage
Jusqu'à l'horizon les badauds envoûtés
Nul ne sait les ignorer chanter
Les vertus magiques des souliers de Lady Fae
Soufflent les vents, tonne l'orage
Lorsqu'on l'aperçoit on ne peux l'oublier, mais
Nul ne sait jamais la rattraper
En suivant les traces des souliers de Lady Fae
Soufflent les vents, tonne l'orage
En haut de la colline elle a sa maisonnée
Nul ne sait espérer l'approcher
Sans porter les souliers de Lady Fae
Soufflent les vents, tonne l'orage
Elle prend de sa main la vie des étrangers
Nul ne sait fouler la route aux souliers
Sans trouver la mort aux portes de Lady Fae
Soufflent les vents, tonne l'orage
Celle qui tient le fort reste une fille à marier
Elle attend le jour où l'un d'eux va passer
La porte de la demeure de Lady Fae
Soufflent les vents, tonne l'orage
L'un d'eux s'est épris de la belle aux souliers
Il traverse les champs de félons statufiés
Sans quitter des yeux le château de Lady Fae
Soufflent les vents, tonne l'orage
Il n'a que faire des gens oubliés
En poussant la porte il espère trouver
Ces yeux qui le hantent, ce sont ceux de Lady Fae
Souffle les vents, tonne l'orage
Voyant sa promise il s'est agenouillé
Puis demandant sa main, déposa un baiser
Sur les souliers enchantés de Lady Fae
Depuis ce temps tous les enfants sages
On écoutés mille fois cette chanson du passé
Par delà le fort ils se sont épousés
Laissant derrière eux les souliers de Lady Fae
Soufflent les vents, tonne l'orage
...
Soufflent les vents, tonne l'orage
....
Hypnotisé par la chanson, et par les images qu’elle faisait revivre dans mon esprit je n’entendis pas mon amie approcher :
-hum hum… Metal-K ?
-Oui… Oh c’est toi ! Désolé je ne t’ai pas entendu arriver.
-Tu te sens bien ? Tu m’as l’air… ailleurs, me dit-elle en me fixant de ses yeux couleur de jade.
-Heu oui très bien ! Hum… Sa te dit d’aller boire quelque chose de chaud là-bas ? Je lui montrais un café installé à l’entrée de la serre.
-Bien sûr !
Elle me prit par le bras et nous nous avançâmes en direction du bar.
Je tournais la tête une dernière fois vers la dame.
Elle devait avoir quitté la serre car je ne la voyais plus.